Maison intergénérationnelle : est-ce pour vous?

Maison intergénérationnelle : est-ce pour vous?

Vivre sous le même toit que ses aînés peut sembler une solution parfaite. Mais attention! Cette décision doit être mûrement réfléchie.

Revenir à la maison après une dure journée au boulot et être attendu par un repas réconfortant et une maison impeccable. Avoir à l’œil la sécurité d’un proche vieillissant. Pouvoir compter sur une gardienne en tout temps. Partager davantage de moments précieux en famille. Transmettre ses connaissances de génération en génération. Voilà quelques raisons qui poussent les gens à se tourner vers les maisons intergénérationnelles.

Mais, même si les pour pèsent lourd dans la balance, il faut être vigilant : les irritants peuvent s’accumuler rapidement! Pour vous aider à y voir plus clair, RE/MAX a dressé un portrait réaliste et sans tabou de cette réalité.

Ne vous fiez pas aux apparences

Selon le site du gouvernement du Québec, une maison intergénérationnelle (aussi appelée multigénérationnelle ou bigénérationnelle) est une propriété individuelle dans laquelle a été aménagé un logement indépendant permettant à plusieurs générations de la même famille de cohabiter, tout en conservant leur intimité.

Par contre, chaque municipalité exige des caractéristiques spécifiques pour qu’une demeure soit considérée ainsi. Et les critères divergent. Si bien, que cela peut devenir un véritable casse-tête! Par exemple, certaines villes réclament que l’appartement des parents n’occupe pas plus du tiers de la superficie de la propriété. D’autres s’attendent à ce que les logements soient séparés d’un pare-feu ou encore qu’ils possèdent un revêtement extérieur identique. Certaines localités veulent que l’appartement secondaire possède sa propre adresse ou sa propre entrée. Et la liste peut être longue!

 Ce qu’il faut retenir est que ce n’est pas parce qu’une propriété a des airs de maison multigénérationnelle qu’elle l’est aux yeux de la loi. Mieux vaut bien s’informer avant d’acheter ou d’effectuer des rénovations…pour ne pas se retrouver le bec à l’eau!

Une maison intergénérationnelle, économique ou pas?

Aux premiers abords, habiter avec ses parents peut paraître un bon coup financier. Partager les frais d’hypothèque, d’Internet, de déneigement et tout autre service est certainement avantageux. Aussi, éviter les coûts souvent exorbitants des résidences pour personnes âgées est un plus. Et pourtant, il est rare que ces économies surpassent les dépenses qu’engendre ce type de maison.

Par exemple, si on décide de rénover sa maison unifamiliale pour y ajouter un appartement indépendant, il faut compter entre 25 000 et 100 000 $ d’investissement. Aussi, cet ajout fera gonfler les taxes municipales. Et la revente est plus ardue : une propriété qui peut accueillir plusieurs générations tarde souvent à trouver preneur.

Si on se tourne plutôt vers l’achat d’une maison intergénérationnelle déjà existante, il faut savoir qu’elles sont plus dispendieuses (elles se vendraient en moyenne 15 % de plus que leur homologue). Et si on opte pour une construction neuve, il faut s’attendre à sortir les gros billets : il ne faut pas oublier qu’un logement de plus veut souvent dire deux cuisines, des matériaux isolants supplémentaires, un aménagement paysager plus grand, etc. D’ailleurs, dans tous les cas, mieux vaut prévoir un bon bas de laine advenant des changements dans l’état de santé du parent vieillissant. Pourriez-vous couvrir les frais de l’ajout d’une rampe d’accès pour fauteuil roulant ou encore pour des soins infirmiers à domicile?

Bien que tous ces coûts peuvent en rebuter plus d’un, sachez qu’il est possible que ce choix de vie soit rentable : surtout si cette réalité s’échelonne sur plusieurs années. Faites bien vos calculs!

Les subventions possibles

Il n’existe aucun crédit d’impôt ou subvention pour la construction d’une maison neuve pouvant accueillir les parents âgés. Par contre, vous pourriez être admissible à différents programmes pour transformer votre maison. Tout d’abord, les gouvernements du Québec et du Canada offrent des crédits pour la rénovation des propriétés. Aussi, plusieurs crédits d’impôt sont disponibles pour l’aidant naturel ou l’enfant qui héberge une personne de plus de 70 ans (ou 60 ans dans le cas d’un handicapé). Il existe également un programme pour aider à réaliser des aménagements répondants aux besoins de personnes en perte d’autonomie. Informez-vous auprès de votre ville et du gouvernement pour connaître les détails.

Éviter le pire

Accueillir ses parents chez soi est d'abord et avant tout une décision prise par amour. Mais, malgré cela, cette situation peut tout de même tourner au cauchemar. Disputes, épuisement, déceptions, mauvaises surprises peuvent s’immiscer dans ce qui devait être un projet idyllique.

Notre conseil est de faire une réunion avec tous les futurs «colocataires» et de coucher sur papier les attentes de chacun. Établir des règles claires, et ce, sans gêne, est gage de succès. Aura-t-on le droit d’arriver chez l’autre sans appeler? Devrons-nous cesser de faire du bruit à une heure précise? Qui s’occupera de l’entretient de la pelouse? Qui déboursera pour quoi? Si l’aidant naturel n’a plus l’énergie pour cette tâche, quel sera le plan b? Advenant un conflit, l’entente signée saura calmer la tempête.

Saviez-vous que?

  • Même si la population est vieillissante, les maisons intergénérationnelles ne sont pas aussi populaires qu’on pourrait le penser. Les ainés qui désirent délaisser leur propriété se tournent plus souvent vers les condominiums.
  • Selon la FCIQ, pour l’année 2013, seulement 951 transactions de maisons intergénérationnelles ont été conclues par l’entremise du système Centris® des courtiers immobiliers. Par contre, ce chiffre serait à la hausse.
  • Selon un sondage commandé par le Conseil des aînés du Québec et la Chambre des notaires du Québec, près de 20 % des parents de 60 à 79 ans vivent encore avec un ou plusieurs de leurs enfants (ce qui ne veut pas dire qu’ils habitent une maison multigénérationnelle).
RE/MAX Québec

Par RE/MAX Québec

Par RE/MAX Québec

Chef de file du secteur de l'immobilier depuis 1982, le réseau RE/MAX réunit les courtiers les plus performants.